26‏/06‏/2013

Les salariés de Michelin crient leur colère dans les rues de Clermont-Ferrand


Pour les manifestants , le départ de l'activité poids lourds et le maintien de 200 emplois seulement contre 930 aujourd'hui signifie à terme la mort programmée de l'usine de Joué-lès-Tours.

Des centaines de salariés de Michelin ont crié leur colère mercredi dans les rues de Clermont-Ferrand, face au nouveau plan de restructuration menaçant 730 emplois à l'usine de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire), alors que se tenait un comité central d'entreprise extraordinaire.

La manifestation a rassemblé environ 2 000 personnes, selon les syndicats, 750 selon la préfecture. Quelque 450 salariés de l'usine de Joué-les-Tours avaient fait le déplacement pour dire "non à la fermeture de Tours" à l'occasion de cette manifestation appelée par la CGT et Sud, tandis qu'un mouvement de grève était observé dans toutes les usines du groupe.
Des délégations de Bourges, Troyes, Le Puy, Montluçon, Cholet, Bourges ou encore Montceau-les Mines étaient également présentes dans le cortège aux côtés de leurs collègues de Clermont. Elles manifestent contre contre l'annonce de Michelin d'arrêter la production de pneus poids lourds dans l'usine de la banlieue tourangelle, pour la transférer en partie à La Roche-sur-Yon, mais surtout dans d'autres usines européennes.
"C'EST LA CASSE SOCIALE"
"On ne peut plus faire confiance à Michelin, car depuis des années c'est la casse sociale", assurait Olivier Coutin, le secrétaire du CE (Sud) de l'usine de Joué, résumant un sentiment largement répandu. "Depuis des années, les salariés de Michelin ne vivent que des plans sociaux à répétition", renchérissait son collègue de la CGT Claude Guillon, rappelant que le site tourangeau a déjà fait l'objet d'une restructuration en 2009.
Des délégations de Bourges, Troyes, Le Puy, Montluçon, Cholet, Bourges ou encore Montceau-les Mines étaient également présentes dans le cortège aux côtés de leurs collègues de Clermont.
Pour tous, le départ de l'activité poids lourds et le maintien de 200 emplois seulement contre 930 aujourd'hui signifie à terme la mort programmée de l'usine, qui ne bénéficiera pas, selon eux, des 800 millions d'euros d'investissements annoncés par le groupe en France.
"Les gars sont en colère. Michelin a fait 2,4 milliards de bénéfices en 2012 et nous on n'a rien et on ferme des usines comme celle de Joué qui est viable. Notre priorité c'est de dire non à la fermeture et oui au maintien des emplois", assurait Jean-Michel Denis, secrétaire du syndicat CGT de Michelin à Clermont. Quant aux mesures de mobilité envisagées pour les salariés de l'usine tourangelle, la plupart les refusent. "Hors de question qu'on quitte Tours", affirmait Mike, un trentenaire, qui comme beaucoup "a sa vie" dans la région et "vient de faire construire".
DISCUSSIONS JUSQU'À LA MI-NOVEMBRE
Alors, arrivés devant le siège social du géant du pneumatique, où se déroulait le Comité central d'entreprise extraordinaire, une partie des manifestants, souvent des jeunes, a laissé éclater sa colère. Après quelques jets d'oeufs sur la façade, ils ont tenté d'arracher le rideau métallique protégeant l'entrée. De brefs incidents les ont opposés au service de sécurité de l'entreprise, qui a fait refluer les manifestants par des jets de gaz lacrymogènes. Un manifestant, légèrement blessé, a dû être pris en charge par les pompiers.
"Michelin a fait 2,4 milliards de bénéfices en 2012 et nous on n'a rien et on ferme des usines comme celle de Joué qui est viable", assurait Jean-Michel Denis, secrétaire du syndicat CGT de Michelin à Clermont.
Le CCE extraordinaire, qui avait commencé le matin, a été interrompu durant la manifestation à la demande des syndicats et devait reprendre dans l'après-midi. Il est destiné, selon la direction de Michelin, à présenter les raisons économiques de la réorganisation de l'activité poids-lourds, ainsi que les premières mesures d'accompagnement social, notamment en ce qui concerne les départs anticipés.
Selon un accord de méthode élaboré entre la direction et les organisations syndicales, les discussions doivent se poursuivre, à Clermont-Ferrand et à Joué-lès-Tours, jusqu'à la deuxième quinzaine de novembre.

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